Lors de son show du 27 Janvier, Jobs nous a montré les capacités de l’iPad à concurrencer, et peut-être à battre, les eBooks déjà sortis et à venir. Il nous a aussi expliqué que bons nombres de grands éditeurs de par le monde avaient soit déjà signé des accords de collaboration avec Apple, soit allaient le faire très prochainement.
La publication de journaux et de livres sur l’iPad semble d’un intérêt évident pour Apple et pour les éditeurs. Apple doit assurer le coté “Multimédias” de sa tablette, et nombres d’éditeurs en perte de vitesse ont grand besoin de relancer leurs ventes. Ce nouveau support semble pouvoir faciliter cette convergence d’intérêts.
Il existe déjà sur le marché quelques eBooks qui ne semblent pas avoir réellement fait leurs preuves à ce jour, y compris le Kindle d’Amazon. Jobs, avec la délicatesse et la modestie qu’on lui connaît, n’a pas tardé à mettre les pieds dans le plat, et le feu aux poudres par la même occasion. Le prix annoncé par Apple pour l’achat d’un livre à charger sur l’iPad est d’environ 15 $, alors qu’Amazon se contente de 10$ sur le Kindle.
Macmillan a donc aussitôt demandé à Amazon de relever ses prix. Amazon, pendant le weekend a engagé une belle, mais courte, bataille avec l’éditeur, en retirant de la vente les publications de Macmillan, que ce soit les livres chez Amazon.com ou les téléchargements sur le Kindle Store. Mais dès Dimanche soir, Amazon semblait avoir capitulé, et Macmillan était de retour.
Pour bien comprendre l’enjeu “économique” de l’affaire, il faut revenir sur 2 façons, concurrentes, de vendre des livres.
- Vente classique en magasins : Auteur – > Éditeur – > Grossiste – > Librairie – > Consommateur
- Vente directe par téléchargement : Auteur – > Éditeur – > Distributeur avec prix “conseillés” – > Consommateur
Dans le modèle classique, Amazon est à la fois grossiste et libraire. Amazon réalise de juteux profits en achetant en gros aux éditeurs, donc avec une remise importante, et en vendant au prix “du marché”, soit dans le cas de livres numériques 9.99 $.
C’est un super modèle économique, à moins que vous ne soyez éditeur ou auteur. La vente directe par téléchargement inversement donne le contrôle de la tarification aux éditeurs, et relègue Amazon au rôle de simple libraire.
Dans ce petit jeu, les éditeurs, et les auteurs, étaient les grands perdants, jusqu’à ce que Steve Jobs, tel Zorro, n’arrive sur son fidèle iPad. Pour qu’Apple soit assurée de vendre l’iPad en grande quantité, Jobs a du attirer des éditeurs, et le système de vente directe a été adopté, même si cela entraîne une hausse des prix de vente pour le consommateur final.
Mais ne vous en faites pas, Apple et Jobs vont quant à eux tirer les marrons du feu. 😉