Comme vous le savez, Apple n’entend pas supporter (dans le sens “offrir du support”) Flash, la technologie d’Adobe.
Cette technologie a révolutionné la façon dont les gens concevaient les sites internet, grâce à l’apport d’animations et de vidéo multi-système il y a quelques années.
Seulement, c’est une technologie fermée (le code source n’est pas publique) et supportée par une seule entreprise, dans le monde d’internet qui est ouvert et libre (Un peu moins, depuis HADOPI, mais c’est une autre histoire).
Le problème principal de Flash est, comme pour tous les logiciels Adobe, une baisse de qualité constante ces dernières années.
Si sous Mac OS, Apple inclut Flash Player (la partie de Flash qui joue les contenus dans votre navigateur) de base à l’installation, c’est uniquement pour que les utilisateurs de Mac n’aient pas à aller télécharger eux-même Flash pour naviguer.
Mais sous Mac OS en particulier, le player souffre de gros défauts de performance, en plus de sa stabilité douteuse. Ainsi, la lecture de vidéo (en HD chez Youtube, par exemple), peut prendre jusqu’à 2 fois plus de ressources processeur sur Mac OS que sous Windows !
D’après Adobe, la faute en incomberait à Apple qui n’autoriserait pas l’utilisation de framework bas niveau pour lire la vidéo directement en passant par la carte 3D, là ou sous Windows, Flash peut le faire.
Lors de la sortie de l’iphone en 2007, Apple a surpris le grand public en proposant un navigateur – Mobile Safari – n’incluant pas du tout Flash. Beaucoup se sont exclamé qu’Apple était fermée, commençait à détester Adobe, creusait sa tombe… Ce à quoi la firme de Cupertino répondait que si elle n’intégrait pas Flash à l’iphone, c’était pour ses problèmes de performance, connus de tous les utilisateur de portables Mac, dont les ventilateurs se mettent à tourner 20 secondes après le début de la lecture de vidéo sur Youtube (je pense aux premiers MacBook blanc en particulier).
Steve Jobs ne voulait pas que Flash fasse planter Mobile Safari, et fasse fondre toute la batterie de l’iPhone. D’aucuns pourraient aussi conclure qu’Apple ne veut pas de Flash sur l’iPhone car beaucoup de jeux Flash existent sur divers sites, en concurrence directe avec les jeux de l’App Store (sur lesquels Apple garde 30% des ventes).
Cet argument ne tient pas, parce q’à la sortie de l’iPhone, l’App Store n’existait pas, et Steve Jobs demandait aux développeurs de faire des applications web en Javascript. De plus, les jeux Flash seraient pour l’immense majorité complètement inutilisables sur l’iPhone, quand ils ont été pensés pour un ordinateur avec un clavier et une souris !
Or aujourd’hui, l’histoire se répête.
Lors de la sortie de l’iPad, beaucoup ont encore crié contre le fait que le nouveau produit d’Apple n’intègre toujours pas le Flash et a prévu de ne jamais le faire, Steve Jobs allant jusqu’à traiter les ingénieurs d’Adobe de fainéants.
Le fait est que même si l’iPad parait mieux dimensionné que son petit frère pour permettre l’utilisation de l’iPad [Correction : “des jeux Flash”], les problèmes de stabilité et de performance de Flash n’ont toujours pas été résolus sous Mac OS, et le clavier virtuel de l’iPad ainsi que l’absence de souris rendrait la majorité des sites Flash plus difficiles à utiliser.
Apple et Adobe ont donc joué, après l’événement d’Apple, au couple divorcé, en s’envoyant publiquement des petites piques. La dernière en date vient du “chief technology officer” d’Adobe, Kevin Lynch qui a déclaré :
“Regarding crashing, I can tell you that we don’t ship Flash with any known crash bugs, and if there was such a widespread problem historically Flash could not have achieved its wide use today. Addressing crash issues is a top priority in the engineering team, and currently there are open reports we are researching in Flash Player 10.”
Que l’on peut traduire par :
“A propos de la stabilité de Flash, je peux vous dire que Flash n’a aucuns bugs connus, et que si Flash Player était si instable que vous le dites, il ne pourrait pas avoir acquis autant de parts de marché aujourd’hui. Résoudre les problèmes de plantage est notre priorité maximum, et actuellement, nous sommes en train de travailler sur des rapports de bugs pour Flash Player 10”
C’est là que l’histoire devient intéressante. Matthew Dempsky connait au moins un bug de plantge de Flash, dont Adobe n’a jamais parlé. Il l’a découvert en octobre 2008, et depuis le bug – connu d’Adobe – a toujours été présent dans toutes les versions de Flash Player.
Il dit sur sa page qu’après avoir tenté de corriger, en contactant Adobe, tous les petits bug qu’il a trouvé dans Flash, sans réponse mais seulement en ressortant frustré de cette relation, il a simplement laissé tomber.
Il apporte une preuve de ce bug. Attention, cette page fera planter votre navigateur internet si Flash est activé, et que vous ne naviguez pas sur Safari 4 ou Google Chrome.
Que faut-il en conclure ? Apple n’est pas prête de mettre Flash dans ses produits mobiles. Et la révolution de l’iPad (dont nous reparlerons) se passera donc forcément sans Flash.
Pour suivre un peu la réflexion, voici quelques liens en rapport avec toute cette histoire.
Pour ma part, j’utilise le plugin ClickToFlash pour Safari, qui remplace par défaut tous les contenus Flash par des carrés gris, sur lesquels on peut cliquer pour autoriser l’exécution.
Je pourrais vous parler pendant des heures à propos du HTML5 et de la vidéo sur internet dans le futur, car c’est, au final, la première raison d’être de Flash aujourd’hui (Grâce principalement à Youtube), mais je vais réserver ce sujet à une autre news.